samedi 21 juin 2008

I : Îles


L’îlot au milieu des flots, dans son insularité salutaire
Attend le bourlingueur sur ses plages éphémères.

Les îles, navires immobiles, que le vent chante et enchante. Définitivement ancrées au milieu des océans, esseulées ou en colliers, bijoux marins courtisés par les vagues, elles embarquent l’imaginaire vers des paradis égarés.

Il est des îles prétentieuses qui se prennent pour des continents et d’autres, modestes qui se font à peine remarquer pour rester solitaires.

Il est des îles merveilleuses au regard que la perfection de cartes postales rend ennuyeuses et monotones.

Il est des îles ingénues sur lesquelles les enfants déposent leurs songes de flibustiers.

Il est des îles bafouées, piétinées, défigurées auxquelles il ne reste que des larmes marines pour croire encore à leur existence.

Convoitises d’aventuriers - apprentis Robinson - les îles, cocons d’exotisme, attirent les êtres en proie au syndrome du retour aux sources.

Bouts du monde singuliers sur lesquels, chacun croit renaître à lui-même. Ces univers miniatures, pièces de terre ourlées par les marées dans le vide de l’horizon où le temps se suspend, recomposent pour chaque voyageur le mythe de la création et de l’innocence.

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