lundi 14 avril 2008

V : Voyageur

« Dans le ciel, les pigeons voyageurs porteurs d’espoir, naviguent sur la caresse de l’azur vers de lointains horizons.
Dame nature a donné un arbre à ces vagabonds célestes, ravenala madagascariensis, l’arbre du voyageur, éventail géant qui offre son eau et son ombre aux flâneurs bienheureux. »

De tous les voyageurs, la version flâneur a ma préférence.

Au gré de ses rencontres, son parcours suit la ligne sinueuse de ses émotions.
Tel un collectionneur, il amasse les perceptions qui le traversent pour dessiner la carte impressionniste de son itinéraire.

L’intuition plutôt que la raison lui sert de guide.

Il se fait un ami du temps qu’il étire à volonté et sa vision intime et personnelle loin des savoirs encyclopédiques, touristiques, journalistiques, résonnent de silhouettes effacées, de phrases volées, d’oiseaux colorés, de pétales de fleurs fanées, de rires aux éclats, de rivières chantantes, de minuscules détails et de microscopiques événements qui tissent la vie de chaque instant.

Il se garde des comparaisons inadaptées entre ici et là-bas, ne cherche pas à conforter de vagues opinions forgées au fil de lectures incertaines, ne se considère pas comme sujet référentiel. Ensemencé par le vent du lieu, éclairé par le chant des langues insoumises, enchanté par tant de différences, le rêveur du voyage glane des impressions auxquelles il abreuve son imaginaire, renouvelle ses perceptions, refonde sa vision du monde, engrange ses sentiments comme autant de pierres précieuses.

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