samedi 10 janvier 2009

Nocturnal

En une seule nuit s’éveillent toutes les peurs du monde et tous les espoirs aussi.

Les pléiades d’étoiles évoluent sur une partition connue. Le Scorpion se couche lorsque se lève Orion, et la Croix du Sud n’illumine que le ciel austral. Contempler les constellations et s’étonner d’en voir le parcours subir la déformation de l’espace que le voyage lui applique avec plus ou moins d’amplitude. Et, malgré cette carte céleste, s’égarer éperdument dans la voie lactée vers l’imaginaire de l’insensé.

La nuit se relie à l’obscure qui dilue la réalité diurne dans le flou. Le crépuscule amorce le chemin vers le versant de la vie noctambule, celle des rencontres improbables et éphémères. Lorsque les ombres s’allongent et que s’installe l’ombre profonde, les paysages se métamorphosent et les règles sociales basculent. Lieu d’intimité et de confidences tout autant que de fêtes et de dérision, la nuit établit ses rites spécifiques.

Lumière artificielle qui distille une douceur blafarde et au coin d’un bar, quelques habitués viennent rêver que toute nouvelle présence dérange et intrigue. La nuit, les bouteilles sortent plus facilement et rapidement de même que les mots, plus incisifs et plus lointains et la musique plus rauque et suave.

S’égarer dans la nuit n’est pas toujours aisé. Les ténèbres portent en elles frayeurs et fantasmes. Pour s’aventurer dans l’obscurité, affronter les fantômes, appréhender les méandres de circuits complexes ; les endroits à éviter ou les lieux de rencontres, l'initié de l'ombre aide à baliser le chemin. Cette réalité vaut partout, plus encore en voyage mais en elle se niche tant de promesses et d'outre-temps que l'oubli de ses peurs ouvre sur l’inconnu.

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