Le flux et le reflux sculptent à chaque instant la géographie du rivage. Dans cet espace mouvant et flou qui hésite sans cesse entre terre et mer, naissent les rêves de voyage les plus fous. Combien d’éphémères navigateurs ont dessiné la carte imaginaire de leur outremer sur la grève avant que le flot engloutissant leurs songes ne les ramènent à de plus discrets périples.
Les rivages recueillent le secret des fonds marins que les vagues déposent sur les plages en minuscules éclats. Le promeneur expérimenté peut déchiffrer les fabuleux récits de modestes aventures dans ces débris éparpillés. Les enfants ravis par cette chasse aux trésors s’inventent d’audacieux pirates et de courageux capitaines qui peuplent leurs rêveries de combats acharnés pleins de fougue et de bravoure.
Les poètes aiment à suivre la ligne mouvante des rivages pour y cueillir quelques bouquets d’images, dans le scintillement des vagues, le dessin d’une algue, le cri d’une mouette, la marche alambiquée d’un crabe, la danse d’un nuage qui se glisseront ensuite, silencieusement, dans les stances d’une ballade. Et les vagabonds, les pieds dans le sable, cueillent les étoiles que les nuits de pleine lune font étinceler dans l’écharpe ondoyante de la voie lactée.
Au loin, les marins apercevant le rivage se prennent à songer à la douceur du foyer, aux promesses de la nuit, aux rires des enfants et les mains s’activent plus fébrilement autour des filets et des nasses.
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